Madame la ministre, Le 23 avril, un décret a mis en place l'Aide aux cinémas du monde. Il s'agit d'une fusion du Fonds Sud et de l'Aide aux films en langue étrangère. Jusque-là, l'un et l'autre avaient leur propre spécificité : le Fonds Sud apportait un soutien non négligeable aux cinématographies des pays du Sud (Afrique, Amérique latine, Asie et certains pays de l'Europe de l'Est) ; l'Aide aux films en langue étrangère était, elle, axée sur les films européens. A la place du Fonds Sud, qui était une aide destinée aux auteurs et à la création cinématographique, on a désormais un nouveau dispositif «dédié à la coproduction internationale». Un virage inédit dans la politique française d'aide au développement des cinémas du monde. Je ne doute pas des bonnes intentions qui ont motivé la création de l'Aide aux cinémas du monde. Elle a pour objectif de soutenir les cinéastes du monde entier. C'est une bonne chose. Mais quelle sera la place accordée aux cinématographies du Sud dans cette nouvelle configuration ? Car, selon les textes, les bénéficiaires de cette aide peuvent avoir droit à un montant équivalent à 50% ou 80%, selon les cas, de la part française. Autrement dit, plus un projet a un apport français important (part du producteur français, minimum garanti distributeur et vendeur, télévision française, etc.) plus l'aide accordée sera importante. En revanche, les petites productions, dont la part française est faible, seront pénalisées… Ce n'était pas le cas avec l
TRIBUNE
Madame la ministre, ne laissez pas tomber le cinéma du Sud
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par Mahamat-Saleh Haroun
publié le 5 juin 2012 à 19h06
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