Quiconque regretterait de ne pas avoir vécu son adolescence sur fond d'Anarchy in the UK ou Pretty Vacant éructés in vivo par les Sex Pistols pourra trouver matière à contentement dans cette Education norvégienne, telle que reconstituée par Jens Lien. Dommage collatéral de la fameuse crête orange et bleue de Loulou Nicollin - un seppuku capillaire consécutif au premier titre de champion de France de foot de Montpellier, son équipe chérie -, le punk lance ainsi cette semaine une OPA sur les platines et les écrans : d'un côté, on ressuscite Joey Ramone en écho à une flambée shoegaze made in USA de bon aloi (lire page 26) ; de l'autre, dans le Grand Soir (lire page 28), Benoît Poelvoorde incarne avec conviction «le plus vieux punk à chien d'Europe» ; et, un peu plus au Nord, le jeune Nikolaj découvre à 14 ans l'ivresse hargneuse des décibels, exutoire aux vicissitudes d'une existence prématurément balafrée.
Adaptation du roman Theory and Practice de Nikolaj Frobenius - qui signe le scénario -, Une éducation norvégienne occupe le terrain de la chronique sociale qui n'est pas sans suggérer, dans l'esprit, ce tropisme québécois de la fiction où se juxtaposent cocasserie et psychodrame. Au crépuscule des années 70, une famille résolument cool redouble de zèle pour entretenir la flamme anarcho-hippie vacillante («Coca-Cola est le sang noir du capitalisme», tonne le père entre deux sail