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Critique

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Pan ! «Okinawa», de Lewis Milestone, et «Attaque !», de Robert Aldrich, offrent une vision pessimiste et critique de la Seconde Guerre mondiale.
publié le 12 juin 2012 à 19h08

Sur la Seconde Guerre mondiale, il y a eu les films faits à chaud, au cul des barges du débarquement, en Normandie ou sur les plages du Pacifique. Et puis ceux qui épuisèrent un filon plus fictionnel, du Jour le plus long, de Darryl Zanuck, aux Mémoires de nos pères et Lettres d'Iwo Jima, de Clint Eastwood. Les films tournés dans les années 50 ont ceci de particulier qu'ils sont produits en regard d'un autre conflit en cours, la guerre de Corée, et d'un autre à venir, la guerre du Vietnam. Dans le cas d'Okinawa, de Lewis Milestone (1950), qui vient de sortir en DVD, et d'Attaque !, de Robert Aldrich (1956), repris en salles et aussi disponible en DVD, le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne brillent pas par leur bellicisme.

Couard. Attaque ! utilise quelques ressorts classiques du western transposés dans la boucherie des Ardennes à l'hiver 1944. Un héros fourbu et néanmoins cow-boy affronte, en plus des troupes allemandes, un commandement corrompu et planqué. Jack Palance est ce lieutenant qui s'est déjà vraisemblablement tapé la campagne d'Afrique, d'Italie, de France et de Belgique, avant d'échouer dans ce bourbier où les officiers supérieurs consacrent toute leur énergie à trafiquer du bourbon et à préparer les bénéfices honorifiques et politiques que l'après-guerre saura leur réserver. A ce titre, le fourbasse capitaine campé par Eddie Albert, alcoolique, couard et méchamment salopard, abandonnan