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Libération
Critique

Newman, braises en ville

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Granges. Dans les «Feux de l’été», l’acteur américain révèle au monde sa puissance érotique.
publié le 12 juin 2012 à 19h08

William Faulkner, le Sud moite et dangereux, du Technicolor à s'en cramer les yeux et, par-dessus le marché, Paul Newman dans un de ses premiers grands rôles. Les Feux de l'été, qui vient de refaire surface en Blu-ray, rassemble les ingrédients d'un cinéma américain qui rappelle souvent de bons souvenirs. Seule condition avant d'y regarder de plus près : mieux vaut d'emblée oublier Faulkner dans cette affaire, tant cette adaptation du Hameau, le premier roman de la trilogie des Snopes, s'achève en un complet contresens par rapport à son modèle. Mais là n'est pas vraiment l'essentiel.

Tourné en 1958, les Feux de l'été vaut surtout pour l'irruption dans le grand monde de Paul Newman, s'installant dans le peloton de tête des stars masculines américaines. Auparavant, l'acteur a fait beaucoup de télévision et de théâtre, apparaissant en jupette pour son premier film dans l'épouvantable Calice d'argent, de Victor Saville, avant de se faire vraiment remarquer dans Marqué par la haine, de Robert Wise, en boxeur courage, copie du champion Rocky Marciano. Mais c'est avec les Feux de l'été que la gloire commence vraiment pour lui, assortie par une récompense de meilleur acteur au Festival de Cannes 1958.

Il est ici Ben Quick, un garçon de ferme du Mississippi, qui erre de comtés en paroisses, poursuivi par une réputation qui relève de la malédiction. Partout où il traîne ses guêtres, des granges se mettent à brûler. Chassé d'un pateli