Magda Wassef, critique et historienne du cinéma arabe et directrice artistique du Festival international du Caire, a dirigé pendant vingt ans le département cinéma à l'Institut du monde arabe. Elle avait déjà organisé une grande rétrospective dans ce cadre, en 1995. Nous lui avons demandé de nous conseiller une dizaine de films parmi les 50 qui seront projetés, en choisissant plutôt des titres qui ne soient pas ceux que l'on cite habituellement, comme Gare centrale de Youssef Chahine ou la Momie de Shadi Abdel Salam. Une petite sélection intempestive donc, et qui est bien entendu une invitation à découvrir tout le reste.
«L’épouse d’un homme important» de Mohammed Khan (1988)
«Un haut responsable de la Sécurité nationale, nommé au Caire, est démis de ses fonctions suite à un changement politique important. Le personnage refuse d'accepter cette situation, il continue à faire comme si de rien n'était, perd la tête et devient violent avec sa femme (Mervat Amin, ci-contre) et son entourage. Le film, qui fait référence à la purge des nasseriens sous Sadate, anticipe, à sa façon, la situation qu'a connue une bonne partie de la classe dirigeante de l'ère Moubarak qui a perdu tous ses repères et sa raison de vivre avec le renversement du régime. Une description très fine avec Ahmed Zaki, un des acteurs parmi les plus influents du cinéma égyptien.»
«L’innocent» Atef al-Tayeb (1986)
«L’acteur fétiche des années 80, Ahmed Zaki, interprète un jeune appelé qui, dans un camp de prisonniers, est habitué à accueillir les nouveaux arrivants avec violence,