Avant Sacha Baron Cohen, une coutume vieillotte voulait que les héros de fiction se fassent connaître du grand public par le truchement des romans ou des films dans lesquels ils apparaissaient. Avant les Trois Mousquetaires, D'Artagnan était peu connu hors de son patelin de Gascogne, et Antoine Doinel serait resté dans un complet anonymat sans un sérieux coup de pouce de Truffaut.
Depuis des années, Sacha Baron Cohen s'est donc évertué à démontrer que le sens de l'accession à la notoriété pouvait être inversé et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a réussi son coup. Après avoir créé Ali G., petit bourge inculte de la banlieue de Londres qui singe les rappeurs cool ; après Borat, journaliste kazakh antisémite ; après Brüno, fashionista gay autrichien nostalgique du IIIe Reich ; il a mis au monde son amiral général Aladeen, despote sanguinaire de la Wadiya, petit Etat voyou d'Afrique du Nord. Et cette apparition a occupé tout le champ médiatique possible pendant des mois avant que le film qui lui est consacré n'arrive sur les écrans.
Psychotique. Pour bâtir ce personnage, Sacha Baron Cohen s'est manifestement inspiré de plusieurs grands humoristes. Khadafi pour la garde-robe psychotique et les discours enflammés à la Van Damme, Ben Laden pour la barbe, Amin Dada pour le sens de l'humour et Hitler pour l'ensemble de son œuvre. Comme pour ses personnages précédents, la nouvelle chimère de l'acteur britannique a bénéficié d'une ligne de