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Libération
Critique

Ken Loach soigne le mal par le malt

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Cheers ! . Avec «la Part des anges», le cinéaste britannique livre une comédie et imagine que la mouise sociale est soluble dans le whisky.
«La part des anges» (DR)
publié le 26 juin 2012 à 19h06

En Ecosse, ils ont vraiment la belle vie, les anges. Chaque année, ils prélèvent 2% d’alcool dans les barriques de whisky pour leur consommation personnelle. Cette «part des anges», cet évanouissement un peu magique d’une partie du fût, n’est d’ailleurs pas spécifique au pays. Les anges jamaïcains, antillais ou vénézuéliens prennent - l’évaporation étant plus forte sous ces latitudes - jusqu’à 5%, voire 7% des tonneaux de rhum.

Mais à côté des anges des distilleries, il y a les anges déchus des bas quartiers, ici des grands gamins de Glasgow, qui ont sombré dans la dope, les spiritueux frelatés, la petite délinquance et même l’extrême violence. Pas beaucoup de chance de s’en sortir à moins de croiser un bon samaritain, en l’occurrence un travailleur social nommé Harry, grand amateur de scotchs, qui leur offre secrètement une possible rédemption par le… whisky à la faveur de quelques dégustations dans des chais mythiques.

Huppé. Ça tombe bien ! Car, l'un d'eux, Robbie, un tout jeune père de famille qui cherche à fuir un difficile passé de voyou et vient d'échapper de peu à la prison, découvre qu'il possède un nez d'enfer, ce qui le rend bientôt capable d'identifier les cuvées les plus exceptionnelles, les plus chères. Mais ce don insoupçonné de dégustateur hors pair, va-t-il l'utiliser pour échapper à son destin de voyou ou, au contraire, monter une arnaque au détriment de ce petit monde du whisky, d'ailleurs pas toujours honnête, où l'on est prêt à dépenser de