Menu
Libération

Quand on aime Hongkong pas

Article réservé aux abonnés
Dim sum . La mégapole asiatique a longtemps été un creuset créatif en ébullition. La preuve avec les 80 films choisis par le festival Paris Cinéma.
publié le 26 juin 2012 à 19h06

C’est l’un des territoires les plus exigus de la planète, l’un des plus densément peuplés aussi, un mince littoral subtropical ouvert sur la mer de Chine aux quelque 7 millions d’habitants, obstrué par les montagnes et constitué d’un archipel d’îles minuscules. Pourtant, paradoxe cinéphile, si la ville de Hongkong n’est pour les géographes que ce confetti surpeuplé au statut semi-autonome en bordure du continent asiatique, elle incarne sur le planisphère du cinéma tout l’inverse.

Une industrie frénétique qui figura longtemps parmi les plus prolifiques au monde derrière l'Inde et Hollywood, et un continent d'imaginaire, de fictions et de mythes en celluloïd pailleté, dont le rayonnement n'eut d'égal en Asie que le Japon, éphémère puissance d'occupation pendant la Seconde Guerre mondiale qui estropia cette tradition florissante d'un tronçon de sa mémoire en ordonnant la fonte des pellicules de films à des fins militaires. De l'immédiat après-guerre aux avant-premières de productions récentes, la 10e édition du festival Paris Cinéma déploie en plus de 80 films quelques pans d'histoire de cette glorieuse exception.

Evidemment, ce qui saille en premier lieu d’une telle entreprise panoramique, forcément lacunaire, ce sont les creux. Impossible de ne pas relever que le menu de la rétro occulte ainsi presque entièrement l’un des moments les plus fastueux de la production locale, les années 60 et 70 dominées par la Shaw Brothers et les grandes œuvres fabriquées à la chaîne d