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Libération
Critique

Saints jeunes Perses

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Morale . Farhadi filme avec justesse la lutte acharnée de deux ados iraniens.
publié le 10 juillet 2012 à 19h06

Avec Une séparation, l'iranien Asghar Farhadi est devenu l'an dernier le nouveau héros de l'auteurisme gagnant avec près de 1 million d'entrées en France après une moisson de récompense au festival de Berlin (dont l'ours d'or) et avant un oscar du meilleur film étranger. Il tournera en automne son premier film francophone, avec Marion Cotillard et Tahar Rahim, dont le scénario   a reçu, pendant le festival de Cannes cette année, le prix Media de l'Union européenne. Farhadi a un côté premier de la classe qui s'est mis soudain à dominer la situation.

Prison. Le public français a pu se rafraîchir la mémoire sur sa filmographie avec les éditions DVD de la Fête du feu (2006) et d'A propos d'Elly… (2009). L'arrivée sur nos écrans de ces Enfants de Belle Ville (2004) permet de constater une fois encore la cohérence des obsessions du cinéaste, sa façon d'aborder la réalité via le prisme d'une casuistique morale et juridique. Lui-même présente cette histoire, dont il est l'auteur, comme la «guerre du bien contre le bien».

Au début du film, nous sommes dans une prison pour adolescents. Akbar vient d’avoir 18 ans, il est désormais passible de l’exécution d’une peine de mort dont il a écopé pour avoir assassiné une jeune fille dont il était amoureux. Les éléments partiels de ce crime nous parviendront par petites touches tout au long du film, mais Akbar, lui, disparaît hors-champ. C’est son ami A’la et la sœur d’Akbar, Firoozeh