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Libération
Critique

Stups et tremblements

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Tragédie . «Mains armées», polar français sur fond de drame familial. Roboratif.
publié le 10 juillet 2012 à 19h06

Dans le contexte toujours un peu névrotique du polar à la française, label sans cesse soumis à de multiples influences contradictoires (cinéma, télévision, modèles américain, britannique, scandinave…), Mains armées affiche une ambition de tragédie contemporaine : incruster dans un récit policier complexe et bourré jusqu'aux oreilles de rebondissements, la relation déliquescente d'un homme et de sa fille. Lucas (Roschdy Zem, tout à fait au point dans l'extrême gravité) est le patron d'un groupe de flics de Marseille spécialisé dans le démantèlement de trafics d'armes de guerre. Ses enquêtes le conduisent à Paris sur les talons d'ex-miliciens yougoslaves chatouilleux de la gâchette qui touchent aussi, pendant qu'ils y sont, au commerce en gros de poudre blanche énergisante.

Frisquet. L'animosité endémique des services de police de la République, un grand classique du genre (et pas que de la fiction semble-t-il), amène le flic à faire appel aux services d'une jeune inspectrice des stups (Leïla Bekhti) pour lui soutirer quelques tuyaux. Or, elle est sa propre fille dont il n'a plus voulu entendre parler depuis sa naissance et qui, logiquement, lui réserve un accueil plutôt frisquet.

Les composantes classiques du drame familial sont bien en place et, avec elles, les confusions des sentiments. Lui, le flic au caractère en acier, ne parvient plus à assumer cet abandon, mais ne connaît pas le mode d’emploi pour rattraper son erreur, si ce n’est sur l’unique e