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Libération
portrait

Xavier Dolan, 100% cinéma

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A 23 ans et déjà trois films au compteur, le Québécois se démène pour mener à bien son plan de gloire et de grandeur.
publié le 15 juillet 2012 à 19h06
(mis à jour le 17 juillet 2012 à 13h04)

Non, Xavier Dolan ne posera pas pour Libération. «J'ai annulé la séance photo.» Ongles rognés au sang, il triture les touches d'un Blackberry. «J'avais une sale gueule quand je me suis levé. Et puis, ma coupe de cheveux…» Terrassé par une crise d'angoisse capillaire, il a dissimulé ses douilles sous une casquette frappée du trèfle de la marque Adidas. C'est que, Xavier… Pas de photo maison, pas de quatrième de couverture dans Libé. Il demande s'il y a des exceptions. Non. D'ailleurs, est-il une exception ?

Xavier Dolan est un jeune type qui a réalisé son premier film à 20 ans, le deuxième à 22, le troisième à 23. Sélectionné à Cannes la première fois (Quinzaine des réalisateurs), la deuxième fois (Un certain regard), la troisième fois (Un certain regard). Là, il a boudé : son Laurence Anyways, il le voulait en sélection officielle. Avec la palme d'or dans le Kinder Surprise. Faut dire qu'à 16 ans, il confiait son plan de carrière à sa prof de français : «Je ne veux pas mourir sans gloire. J'ai des rêves de grandeur, des rêves que je SAIS que je réaliserais si le temps m'est donné […]. Je veux écrire de grands films, voyager. Prendre un verre, devenir ami avec les plus grands de ce monde. Je veux faire de grandes choses. Je veux ETRE GRAND.» Il veut que Hollywood l'appelle pour tourner un blockbuster. Batman ou rien. Et pourquoi pas, après tout ? Si un bébé Kerviel fait sauter la banque, pourquoi nano-Dolan ne remporterait-