Le titre original est bien plus parlant que celui, tchékhovien et neutre, choisi pour la sortie française. Abrir Puertas y Ventanas : c'est bien le propos du film, ouvrir les portes et les fenêtres d'une bâtisse-prison, et celles des vies des trois sœurs qui y habitent.
Que sait-on des proches qui nous ont précédés ? Connaît-on vraiment ceux qui partagent notre quotidien ? Autour de ces interrogations, l’Helvéto-Argentine Milagros Mumenthaler bâtit un film d’ambiance, dont le décor unique est le huis-clos d’une maison et de son jardin. Un huis-clos qui n’est pas pour autant claustrophobique : les espaces sont lumineux et le jardin agréable, surtout en plein été, quand commence le film. Une perception que modifie le passage des saisons, avec un automne triste et pluvieux.
Les sœurs vivent seules, la seule présence extérieure est celle d’un jeune et beau voisin, objet de curiosité, voire de désir pour le trio. De l’histoire qui les amène dans ce lieu, on ne saura que des bribes : c’est la maison de leur grand-mère qui vient de mourir, les références aux parents sont rares et relèvent du tabou. Mais c’est sans doute à eux qu’elles pensent dans l’une des scènes marquantes : serrées l’une contre l’autre sur un vieux divan, les yeux humides, elles écoutent un 33 tours de l’icône folk Bridget St. John.
Les cadettes sont plutôt jolies, l’aînée moins. C’est elle qui poursuit des études, fait tourner la maison et tient les cordons de la bourse. Maria Canale donne une forte densi