A Locarno, dans le plus petit des grands festivals ou vice versa, comme on dit ici, il arrive qu'on voie plusieurs fois le même film. Mais signé de réalisateurs différents. Le week-end et le début de semaine furent par exemple pleins d'animaux morts (chat, mouton, rat) avec l'œil fixe au premier plan. Parfois, ils n'étaient pas morts, mais l'œil était là quand même (Arraianos, de l'Espagnol Eloy Enciso) et revenait à la fin, pour boucler la boucle. Souvent dans ces films, des gens proféraient des chants ancestraux. Globalement, il y avait beaucoup de forêts - mais ça fait un bail que l'arbre est la marque cinématographique du contemporain.
Ritournelles. Comme le demande le personnage principal de la Richesse du loup, poème autofictif de Damien Odoul (hors compétition) : «Est-ce que tu as senti que tu t'approchais de quelque chose ?» Cette recherche de contact, presque physique, avec le monde se fait généralement par le docu-fiction, parfois en évacuant l'humain au profit de la nature toute-puissante, comme dans le prêche HD du Suisso-Canadien Peter Mettler, The End of Time (compétition internationale). Ne pas aimer ce film est d'ailleurs le moyen le plus sûr de se fâcher d'un coup avec tous les critiques suisses allemands - on a testé. Et puis il y a la version humaniste, tel Inori du Mexicain Pedro González-Rubio (cinéastes du présent), qui rend visite aux derniers habitants d'un village de montagne japonais et le