C’est vrai, le strip-tease masculin, c’est ennuyeux. Surtout pour les hommes. Même les gays n’aiment pas ça, sûrement parce que c’est encore trop femme comme activité : l’emballage déteint sur le contenu. Ou alors parce que les trucs qu’on fait mimer aux chippendales (culturisme, jungle, revolver) sont de grosses ficelles sexistes et que, comme tout sexisme, ça vise à canaliser le sexe, à mettre sa violence en sourdine. Bizarrement, dans les spectacles de strip-tease masculin, aucun homme ne se fait jamais gang-banguer par des dominas armées de poires à lavement.
Vaccin. De ce point de vue, mou comme une asperge trop cuite, Magic Mike est d'un réalisme sensass, aussi flaccide que son objet, malgré les cavalcades que Soderbergh fait rodéer à ses acteurs comme un coucou suisse, et vas-y que je te démonte le bassin toutes les douze minutes environ, ce qui fait sept shows dans ce film, comme si on y était. La musique d'effeuillage, comme il se doit, est épouvantable, et l'on suppose ce genre de spectacle destiné à dégoûter la femme de l'homme, afin que l'un et l'autre, séparés par ce conditionnement négatif, soient plus productifs à l'établi de la factory.
Considérablement lo-fi sur scène, le film réussit, en passant à la ville et à ses intrigues psycho-amoureuses, ce même mélange inerte d'absence de point de vue et de montage arthritique qui fait la patte de Soderbergh et parvient immanquablement à transformer une idée pas si pire en vaccin comp