C'est son nouveau directeur, Alberto Barbera, qui le dit lui-même, Venise a «été gâté». Rien que sur le front des films hollywoodiens, la Mostra peut s'enorgueillir de la présence de deux cinéastes monstres, attendus à Cannes mais finalement pas prêts à temps, en les personnes de Paul Thomas Anderson et Terrence Malick. Longtemps blotti dans sa légende de génie retranché à la production frugale, ce dernier est désormais saisi d'une frénésie de tournages à la limite de l'incontinence. A Venise, il présente To the Wonder, romance entre Paris et l'Oklahoma, avec Ben Affleck en coureur de jupons tristoune.
Quant à «PTA», son The Master au casting all-stars (Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams…), récit de l'ascension d'un gourou proto-scientologue dans l'Amérique fifties, semble calibré pour figurer sur les cimes du palmarès local (et d'autres, oscars en première ligne).
Marotte. A leurs côtés, on espérait trouver les nouveaux Tarantino et James Gray. Il faudra faire sans, on nous souffle que l'un et l'autre pourraient garnir en novembre le tapis rouge de l'ennemi romain. Et c'est donc à Harmony Korine (en goguette sous acide avec James Franco dans Spring Breakers), Brian De Palma (avec Passion, remake avec Noomi Rapace de Crime d'amour, d'Alain Corneau, drôle d'idée) et à l'espoir indé Ramin Bahrani (auteur de Chop Shop) qu'il revient de compléter le contingent américain.
Les cinémas d'As