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Libération
Critique

Copines de cavale

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Road-movie. A sa sortie en 1991, «Thelma et Louise» fit scandale aux Etats-Unis à cause de ses scènes de sexisme inversé.
par BAYON
publié le 2 septembre 2012 à 19h56

Ridley Scott a signé plusieurs films emblématiques, certains diraient chefs-d'œuvre, du 7e art. Thelma et Louise n'en fait pas partie, contrairement aux patents Blade Runner, la Chute du faucon noir, Alien ou les Duellistes. N'empêche la petite curiosité, ni le sex appeal à mèches rebelles.

Soit un road-movie, exercice de genre roulant éminemment amerloque et viriloïde, là paradoxé au féminin, en Thunderbird 66, dans les paysages amérindiens volés de l'Utah et du Colorado (d'où certaine dimension western de l'affaire). A ambitions déjantées, entre Larry le dingue, Mary la garce et Alice n'est plus ici, ou autres De sang froid, le nanar à nanas, pistons, nichons et flingots plutôt popote Thelma et Louise peut s'honorer, au moins avec le recul, de l'avènement du prétendant Brad Pitt qui s'y accomplit.

Blaireau. Un bleu-Pitt jeune loup blondinet androgyne aux flancs creux - un peu creux tout court, à vrai dire -, encore un rien nature, inédit, sans la muscu à venir, mais avec tics labiaux agaçants déjà incrustés. Auto-stoppeur gigolo voleur à crinière blonde sous Stetson, torse nu, dans ce «simple appareil d'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil», «Brave Bitt» soigne assez son entrée. Surtout dans le contexte archimacho, en pendant efféminé à l'un ou l'autre blaireau au menu, type Timothy Carhart ou ce routier gros cube qui l'emportera au paradis des flambeurs - Har