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Critique

«Cherchez Hortense», bobos ténébreux

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Pascal Bonitzer livre une comédie mélancolique sur les turpitudes de l’intelligentsia parisienne, avec un Bacri fidèle à lui-même.
publié le 4 septembre 2012 à 19h07

Mais qu’est ce que c’est que ce mercredi de rentrée dans les chaussettes ? Après un été à la fréquentation des salles plus que moroses, nous voici avec une semaine de basses eaux où pataugent péniblement huit films qui ne figurent pas dans la liste des plus attendus dans l’agenda des spectateurs. Tout le monde fait la gueule, il faut retourner au bureau, au bahut et les chiffres du chômage s’envolent. Ce coup de mou profite au film de Pascal Bonitzer qui se loge dans cette zone d’effondrement comme s’il n’avait jamais connu ou espéré autre chose.

«Prototype». Bonitzer, qui fut l'un des critiques vedettes des Cahiers du cinéma dans les années 70-80, n'a plus droit aujourd'hui dans cette revue qu'à une recension mitigée pour son Cherchez Hortense : «L'adresse scénaristique de Bonitzer reste indéniable, mais l'étroitesse des turpitudes de ce si petit monde de la bourgeoisie intellectuelle (universitaires, metteurs en scène de théâtre, hauts fonctionnaires) empêche le film de dépasser son emballage d'intrigue boulevardière CSP+… » La revue concurrente directe, Positif, pense la même chose : «Vous aimez les comédies françaises confortables, parisiennes et gauchisantes ? Cherchez Hortense en est le parfait prototype.» Ouille !

La décision de Bonitzer - scénariste pour Schroeder, Rivette, Téchiné, Ruiz - de passer à son tour à la réalisation est tardive, en 1996 (l'année de ses 50 ans) avec Encore, portra