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Libération

Chris Marker, une succession de questions

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Ermite . Le cinéaste mort en juillet n’aurait pas laissé de testament. Amis et institutions s’interrogent sur la préservation de son patrimoine.
publié le 4 septembre 2012 à 19h07

Depuis sa mort, dimanche 29 juillet, chez lui, à Paris, le jour même de son 91e anniversaire, Chris Marker a laissé ses nombreux et fidèles amis bien esseulés… mais aussi très embêtés. Leur souci commun : que faire du «legs» Marker, et d'abord quel est-il ?

La personnalité même du cinéaste rend particulièrement complexe une question qui n'est, de toute façon, jamais simple. Marker, comme l'argumente l'ex-directeur de la Cinémathèque française (1) Dominique Païni, nourrissait «une vivacité agressive vis-à-vis du concept de patrimoine et de l'idée de tout garder». De plus, Marker semble n'avoir rien prévu sur ce sujet. Nombre de ses amis se souviennent avoir vu une enveloppe contenant ses instructions en cas d'accident placée dans un plastique transparent et fixée au revers de la porte d'entrée de son domicile. Mais c'était il y a plusieurs années, quand Marker habitait dans les étages supérieurs de ce même immeuble avant d'occuper un loft au rez-de-chaussée.

Depuis sa disparition, cette lettre n’a pu être retrouvée.

Marker n'était pas riche et ces appartements n'étaient pas les siens. Ils sont la propriété du couple Costa-Gavras et Michèle Ray-Gavras, que Marker comptait parmi ses amis du premier cercle. Avant d'être hébergé ici, Marker vivait place Dauphine (Ier arrondissement), dans l'ancien appartement de Simone Signoret, qui fut sans doute la plus cruciale des fortes figures féminines qui n'ont cessé d'entourer le mystérieux séducteur.

Car tous