Le polar, c'est son rayon. Lointain descendant du brigand italien Carmine Crocco, Michele Placido a fait des histoires de fric et de sang sa matière de prédilection. Acteur à la télévision, il a incarné aussi bien le commissaire antimafia Corrado Cattani dans la série la Piovra que le parrain sicilien Bernardo Provenzano dans l'Ultimo padrino. A l'aise dans les uniformes de flics comme dans les costumes de mafieux, il passe derrière la caméra au début des années 90, réalise, en 2005, l'acclamé Romanzo Criminale sur les tribulations de la bande de la Magliana, mais se plante cinq ans plus tard avec l'Ange du mal, biopic épileptique sur le mafioso Renato Vallanzasca. Pas abattu pour autant, le cinéaste franchit les Alpes pour visiter la scène du crime français. Bien mal lui en a pris.
Châtaignes. Cela commence par un face-à-face grandiloquent entre Daniel Auteuil et Matthieu Kassovitz. Le premier : «Je m'appelle Mattei. Je suis en charge de la plus grosse affaire de banditisme de toute ma carrière.» Pause. L'autre reste renfrogné dans son silence, alors le commissaire déroule : «Et toi, tu es suspecté d'être le sniper qui a fait un carton sur mes hommes… Seulement voilà, on n'a trouvé chez toi aucun papier d'identité, aucun document, rien. Même ton arme, introuvable. Personne ne te connaît, tu n'existes pas. Et ça, c'est ma preuve que tu es l'homme que je cherche.» Au bout du monologue, le criminel est envoy