Présenté mercredi au jury de la compétition - presque au terme d'une 69e édition où les sensations n'auront finalement pas manqué (en attendant, demain, Brian De Palma et son énigmatique remake de Crime d'amour, d'Alain Corneau), malgré la domination dans toutes les sélections d'un modèle international d'académisme d'auteur très sage et propre sur lui -, le film d'Harmony Korine fit l'effet d'un lâcher de perruches sous LSD dans une procession de cygnes.
Libations. Toujours sale gosse, l'ex-scénariste prodige de Larry Clark (Kids, il y a dix-sept ans déjà, et Ken Park) aura eu pour principal mérite de procurer à la Mostra 2012 son moment le plus pop, sauvage et strident - quitte à lui donner la migraine. Son quatrième long métrage suit quatre college girls taille Barbie dans l'enfer plagiste du Spring Break, transhumance estudiantine ritualisée qui voit chaque printemps des hordes de jeunes gens en âge de voter venir noyer corps, esprits et réputations dans d'émollientes libations essentiellement dénudées.
Aspirées par cette convention du bon goût, saisies comme un kaléidoscope coloré et sexy par la caméra élastique de Benoît Debie (le chef op' attitré de Gaspar Noé), les protagonistes se trouvent presque aussitôt recrachées par le récit dans une geôle. Alors qu'elles n'ont plus que leurs bikinis pour sécher leurs larmes de bigotes dissolues prises sur le fait, un inconnu paie leur caution, et, à la sortie, les at