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Interview

Isabelle Huppert : «Ce que je déteste au cinéma ? le pop-corn»

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Séance tenante Isabelle Huppert. Actrice française, née en 1953 à Paris, Isabelle Huppert est l’actrice fétiche de Claude Chabrol, Benoît Jacquot et Michael Haneke, entre autres. En 2012, elle se fait asiatique pour Hong Sang-soo et Brillante Mendoza. Photo AP
publié le 18 septembre 2012 à 19h07
La première image ?

La scène finale de Quand passent les cigognes, de Mikhaïl Kalatozov (1957). L'actrice, Tatiana Samoïlova, en tailleur blanc, un bouquet de fleurs à la main, s'avance sur le quai d'une gare. Elle espère retrouver son fiancé parmi les soldats qui reviennent de la guerre. Elle sourit. Au fur et à mesure qu'elle avance, elle comprend qu'il ne reviendra pas. Ses larmes la submergent malgré elle. Elle croise un vieux monsieur qui lui dit : «Il faut vivre, il faut vivre.» Malgré ses pleurs, elle se remet à sourire.

Le film (ou la séquence) qui a traumatisé votre enfance ?

Le Testament du docteur Mabuse, de Fritz Lang (1932). Il y avait un aveugle qui roulait ses yeux blancs. C'était terrifiant.

Le film que vos parents vous ont empêchée de voir ?

Aucun.

Une scène fétiche ou une scène qui vous hante ?

L'apparition de Vanessa Redgrave dans Julia, de Fred Zinnemann (1977). Julia, c'est elle. Elle n'a qu'une scène d'un quart d'heure. A la fin, on la voit s'éloigner de dos. On découvre qu'elle boîte. Elle est géniale.

Vous dirigez un remake, lequel ?

Je n’ai aucune envie de diriger un remake !

Le film que vous avez le plus vu (à la télévision ou en salle) ?

Le Troisième homme, de Carol Reed (1949). Mais un peu par hasard.

La bande originale qui vous trotte dans la tête ?

Le duo Bing Crosby et Frank Sinatra dans High Society, de Charles Walters (1956).

Qui ou qu’est-ce qui vous fait rire ?

Le chien de Pierre Etaix dans Yoyo.

Un film dans lequel il ferait bon vivre ?

Psychose.

Votre vie devient un biopic ? Qui dans votre rôle ? Qui devant la caméra ?

Moi.

Le cinéaste absolu à vos yeux ?

Ils sont si nombreux !

Le monstre ou le psychopathe de cinéma dont vous vous sentez le plus proche ?

Ceux que j’ai joués.

L’acteur que vous auriez aimé être ?

Aucun !

Une réplique que vous connaissez par cœur ?

«J'viens pas pour la grue, j'viens pour le grutier», dans Une affaire de femme, de Claude Chabrol.

Dernier film vu ? Avec qui ?

Lola, de Jacques Demy, avec un de mes fils.

Une chose que vous détestez par-dessus tout au cinéma (sur l’écran ou dans la salle) ?

Le pop-corn

Le cinéma disparaît à tout jamais, une épitaphe ?

Il ne disparaîtra pas.