La première image ?
La scène finale de Quand passent les cigognes, de Mikhaïl Kalatozov (1957). L'actrice, Tatiana Samoïlova, en tailleur blanc, un bouquet de fleurs à la main, s'avance sur le quai d'une gare. Elle espère retrouver son fiancé parmi les soldats qui reviennent de la guerre. Elle sourit. Au fur et à mesure qu'elle avance, elle comprend qu'il ne reviendra pas. Ses larmes la submergent malgré elle. Elle croise un vieux monsieur qui lui dit : «Il faut vivre, il faut vivre.» Malgré ses pleurs, elle se remet à sourire.
Le film (ou la séquence) qui a traumatisé votre enfance ?
Le Testament du docteur Mabuse, de Fritz Lang (1932). Il y avait un aveugle qui roulait ses yeux blancs. C'était terrifiant.
Le film que vos parents vous ont empêchée de voir ?
Aucun.
Une scène fétiche ou une scène qui vous hante ?
L'apparition de Vanessa Redgrave dans Julia, de Fred Zinnemann (1977). Julia, c'est elle. Elle n'a qu'une scène d'un quart d'heure. A la fin, on la voit s'éloigner de dos. On découvre qu'elle boîte. Elle est géniale.
Vous dirigez un remake, lequel ?
Je n’ai aucune envie de diriger un remake !
Le film que vous avez le plus vu (à la télévision ou en salle) ?
Le Troisième homme, de Carol Reed (1949). Mais un peu par hasard.
La bande originale qui vous trotte dans la tête ?
Le duo Bing Crosby et Frank Sinatra dans High Society, de Charles Walters (1956).
Qui ou qu’est-ce qui vous fait rire ?
Le chien de Pierre Etaix dans Yoyo.
Un film dans lequel il ferait bon vivre ?
Psychose.
Votre vie devient un biopic ? Qui dans votre rôle ? Qui devant la caméra ?
Moi.
Le cinéaste absolu à vos yeux ?
Ils sont si nombreux !
Le monstre ou le psychopathe de cinéma dont vous vous sentez le plus proche ?
Ceux que j’ai joués.
L’acteur que vous auriez aimé être ?
Aucun !
Une réplique que vous connaissez par cœur ?
«J'viens pas pour la grue, j'viens pour le grutier», dans Une affaire de femme, de Claude Chabrol.
Dernier film vu ? Avec qui ?
Lola, de Jacques Demy, avec un de mes fils.
Une chose que vous détestez par-dessus tout au cinéma (sur l’écran ou dans la salle) ?
Le pop-corn
Le cinéma disparaît à tout jamais, une épitaphe ?
Il ne disparaîtra pas.