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portrait

Pio Marmaï, sur la roue arrière

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Très courtisé par le cinéma, ce fils d’une costumière et d’un scénographe avance en vibrion blagueur et en motard expansif.
(Photo Frédéric Kihn pour Libération)
publié le 19 septembre 2012 à 19h12
(mis à jour le 21 septembre 2012 à 12h31)

C'est un acteur, pas de doute. Il ponctue son discours de saynètes : le pizzaiolo, le gouailleur ou le mec qui se prend au sérieux. Sweat à capuche noir, jean noir, un côté boy next door. On le croisera d'ailleurs incognito baladant son chien. A l'aise dans ses baskets, il commande des tartines. Seule une agitation physique - Pio Marmaï gigote sur sa chaise, mordille les branches de ses lunettes noires - laisse entrevoir une once de nervosité. Sans artifices, sa beauté est celle des gens honnêtes. Avec sa gueule de métèque, sa carrure trapue, cet acteur, révélé en 2008 dans le Premier Jour du reste de ta vie de Rémi Bezançon, n'a rien du métrosexuel tendance de sa génération. Barbe et cheveux en bataille, son aspect négligé contraste avec l'image de beau gosse sur papier glacé. Et pourtant, même en version saut-de-lit, son regard ténébreux et son sourire chaleureux opèrent. Tout en flattant son ego, l'étiquette «beau gosse» l'agace. Il plaisante : «Enfin, personne ne s'est jamais immolé devant moi et heureusement !» Et ajoute : «Je fais beaucoup de plaisanteries qui ne sont pas forcément drôles !» Chez lui, l'humour fonctionne comme un rempart, une façon sympathique de ne pas répondre aux questions, de garder un peu de mystère. Au premier degré, ça donne : «Mon ambition ? Devenir directeur de piscine ou avoir une pizza à mon nom.» Ou bien : «Jouer la comédie ? C'est porter une montre laser.» Et encore : «Mon rêve ? Pe