Bref rappel des faits : depuis la disparition, le 29 juillet, de Chris Marker, la discussion autour de sa succession soulève un certain embarras (lire Libération du 5 septembre). L'éclectisme tous azimuts du cinéaste-monteur-photographe-écrivain-avatar-séducteur-geek donne un tour complexe à la question pratique de l'héritage culturel. Les services de l'Etat ont entrepris de leur côté, faute d'héritier direct connu, une «recherche de famille» au cas où existerait tout de même un arrière-petit-neveu pouvant prétendre à quelques droits.
«Déménagement». Le legs artistique, lui, ne manque pas de candidats. La Cinémathèque française espère notamment accueillir une partie de ce fonds de documents qui concerne le cinéaste. De son côté, l'Imec (Institut mémoires de l'édition contemporaine) a tenu a nous faire savoir, par la voix de son directeur Olivier Corpet, qu'il entendait participer au partage : «Dans la mesure où nous sommes la seule institution avec laquelle Marker ait pris contact expressément, nous ne pouvons pas être tenus à l'écart des décisions qui seront prises.»
Le pôle d'intérêt de cet institut couvre tout ce qui passe par l'écrit dans les pratiques artistiques. Des archives de cinéastes comme Eric Rohmer ou Robert Kramer y sont par exemple conservées. En 2003, Chris Marker a effectivement pris contact avec Alber