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Libération
Critique

«Savages» de cerveau

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Chnouf . En rupture de films engagés, le «gauchiste» Oliver Stone signe un blockbuster narco.
Les deux héros masqués. (DR. )
par BAYON
publié le 25 septembre 2012 à 19h06

Même Travolta le grand est piteux sur le coup. C’est une grosse machine au tape-à-l’œil hélitreuillé cheap, déjà vu mara-ripou scénaristique sans queue ni tête, idem le dialogue, le casting, les profils. La voix off, chiquée au post mortem noir et blanc, patauge d’entrée sur l’air de «Ce n’est pas parce que je raconte l’histoire que je suis vivante…»

Molettes. Vu le niveau, démasquons illico l'arnaque : elle est vivante, las. Bien fade dans ses effets lascifs yuppie hippie supposé torrides, l'anonyme Blake Lively a jusqu'ici flirté avec le semi-E.T. de Green Lantern, oublions Quatre Filles et un jean. Blonde de bout en bout, elle fait pendant terne, même violée, à une Calamity Domina pseudo-chicano, moumoutée en Cléopâtre de Chaillot évadée d'un sous-Tarentino (tautologie ?) à dresser les poils sur les bras de chiqué. On voue tout au long du film (2 h 10…) cette Demi Moore travestie en Elena aux gémonies de Frontière. Jusqu'à découverte, deux jours après (Caramba !) que cette parraine de bazar à molettes est en fait Salma Hayek (Ah, la Pinault Jr. Et où en est-on, au fait, de ce côté ? Redivorcés à cuchillos tirés, reremariés, ou quoi ?).

Originaire de Coatzacoalcos, ce qui ne s'invente pas (mais alors, à quoi bon l'accent à la noix de pécan ?), Demi Hayek arrache enfin sa perruque pharaonne pour la bouffer à notre place ; mais trop tard, le mal est fait. Entre-temps, de fait, il y a eu pire : Benicio Del Toro. Ah-ii, mama, qué mala suert