«Le coup est parti.» C'est en ces termes, judicieusement appropriés à la situation, que l'avocat Gilles-William Goldnagel a commenté l'envoi d'une assignation en justice dont font l'objet les producteurs du film québécois Starbuck pour «contrefaçon».
Selon les éditions Jean-Claude Gawsewitch et l'auteur Guillaume Cochin, le scénario du film se serait copieusement inspiré du roman de ce dernier, Spermatofolie, paru en 2007. De fait, la trame du roman et celle du film présentent quelques similitudes : un quadragénaire oisif donne intensivement son sperme à une banque spécialisée et se retrouve père biologique de dizaines d'enfants.
«Ce ne sont pas les seuls points de ressemblance», précise l'avocat, soulignant notamment que «le caractère du personnage», de même que le «happy end», se ressemblent étrangement. Avant que les choses ne prennent un tour sérieux, une joute verbale à distance a opposé cet été Jean-Claude Gawsewitch à André Rouleau, l'un des producteurs du film, ce dernier affirmant que personne parmi l'équipe du film n'avait jamais entendu parler du roman. «Il est possible qu'il soit sincère, avance maître Goldnagel. Une thèse plausible serait qu'un des auteurs du scénario ait mis tout le monde dans le vent en empruntant cette idée sans le dire à personne.»
Rappelons que cette (médiocre) comédie, réalisée par Ken Scott en 2010, a été l’un des principaux succès cinématographiques au Canada