Luciano est un poissonnier gagne-petit, un marlou de Naples qui vend chaque jour palourdes et dentis en faisant rigoler ses clients. A côté, il magouille un peu, une arnaque autour de robots ménagers en forme de pingouins qu’avec son épouse, Maria, il fourgue à des mémés. Parfois, il se déguise en drag-queen pour gagner trois ronds dans des mariages.
Kisch. Mais ce jovial zouave de quartier est aussi naïf et crédule. Et en bon Ravi de la crèche, il va se brûler les ailes en tentant de participer, sur pression de ses trois mioches, à un programme débile de télé-réalité, Il Grande Fratello - en français, Big Brother, Loft Story ou Secret Story, appelez-le comme vous voulez, nous, on s'en tape. Mais pas lui, qui s'y voit et s'y croit. Un précédent lauréat lui sert de modèle, Enzo le gros nigaud, qui n'a que cette phrase à la bouche : «Never give up !» Luciano adhère, puis demande : «Never give up, ça veut dire quoi ?» N'abandonne jamais, l'ami… D'un casting à Cinecitta, Luciano les biscottos ressort plein d'espoir : «Je les ai sciés. Ils ne m'ont rien dit, mais c'est dans la poche. […] On se fera un fric fou ! On va régler tous nos problèmes !» En fait, il se met le doigt dans l'œil. Et ça le plombe : Luciano, qui s'endormait avec des étoiles dans la tête, se réveille avec une araignée au plafond. L'échec le rend parano, il passe du côté obscur de la farce, en mode autodestruction. Se brouille avec sa femme,