Le «nouveau» film de Joe Dante accumule les paradoxes comme autant de symptômes du monde merveilleux du cinéma. Tourné en 2009 avec un budget conséquent de 12 millions de dollars, bénéficiant de la technologie 3D avec laquelle l'industrie espère encore détenir la pierre philosophale, puis accueilli un peu fraîchement dans quelques festivals prestigieux (Venise, New York, Toronto…), le film s'est assoupi dans les tiroirs de ses producteurs avant de sortir directement en DVD (et en 3D pour ceux qui possèdent un téléviseur relief hors de prix) un peu partout, comme cet octobre en France. A part une séance au Max Linder à Paris et, furtivement, sur quelques territoires comme la Grande-Bretagne, la Russie ou les Philippines, le film n'a donc pas connu les honneurs de la salle. Si on sait depuis longtemps qu'une sortie en DVD n'a plus rien d'infamant, il est difficile de comprendre pourquoi The Hole a eu droit à ce traitement. Il est à craindre, comme le soulignent de nombreuses critiques américaines, que Joe Dante paie ici un certain classicisme, terme devenu depuis quelques années mystérieusement synonyme de ringardise. Et, pourtant, il est rafraîchissant de découvrir cette histoire de fantômes dans une facture vintage qui, chez des réalisateurs plus jeunes que Dante, est une marque de fabrique respectable.
Fête foraine. The Hole reprend, dans sa mise en place, les ingrédients inoxydables d'une culture populaire américaine qui n'a pas beaucoup