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Libération

L’addition en Toile de fond

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publié le 12 octobre 2012 à 23h16

Dimanche dernier, à la Tate Modern de Londres, un jeune visiteur s'est tranquillement approché de la toile Black on Maroon de Mark Rothko et, dans le bas, a écrit à l'encre noire : «Vladimir Umanets' 12, a potential piece of yellowism». Témoin de la scène, Tim Wright, qui déambulait dans le musée avec sa petite amie, a immédiatement photographié la partie du tableau ainsi rectifié sous ses yeux avec son téléphone portable, et a tweeté l'image sur son compte perso @Wright TG.

Une fois la nouvelle répandue, ce témoin privilégié du sacrilège a été contacté directement sur le réseau social par divers médias (Daily Telegraph, BBC, Al-Jazeera England…) cherchant tous à obtenir son autorisation de publier la photographie. Si celle-ci pouvait tourner en toute liberté sur la Toile, les médias privés sont très prudents sur la violation de la propriété et se devaient d'avoir l'assentiment de l'auteur. La Tate, de son côté, n'a pas souhaité exciter l'opinion en exhibant le forfait, signe tangible d'un défaut de surveillance. La toile abîmée a aussitôt été mise à l'abri, loin des caméras et de nouveaux témoins, hospitalisée en laboratoire pour une tentative de nettoyage. Le responsable de la dégradation a, quant à lui, été vite retrouvé par la presse qui l'a interrogé avant qu'il ne soit arrêté le 9 octobre. Il s'agit d'un certain Wlodzimier