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Libération
Critique

«Skyfall», éloge de la déBondade

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Le 23e film de la saga traverse avec l’espion britannique une sensationnelle crise d’identité. Gare aux retours de flammes.
Daniel Craig dans "Skyfall". (Danjaq. LLC. Columbia. )
par BAYON
publié le 25 octobre 2012 à 21h26
(mis à jour le 26 octobre 2012 à 17h07)

C'est un film sur le passage. En halo dans un couloir, le héros émerge de ce qui suggère une near death experience, en boyau de «lumière blanche». Franchi un charnier moderne de bureau, ce pas opaque au seuil du thriller Skyfall débouche en plein cagnard d'Istanbul. Où démarre à fond une poursuite à moto vertigineuse sur les toits turcs à bulbes (dans le décor même du récent Taken 2, curieux télescopage). A moto… et en auto, en camion, en grue, en train, à pied, aux poings, au fusil de visée sur cible vivante…

Au bout du tunnel, de la traque, on découvrira le passage secret essentiel, conduit-caveau-giron écossais renvoyant à la plus obscure archéologie familiale du héros espion de mère suisse. En cours de route à tombeau ouvert, les faux pas et passages n’auront d’ailleurs pas manqué - de métro, de souk, d’autoroutes, urbains, souterrains, électroniques, sous-marins, couloirs et passerelles, corridors, ponts, liens, réseaux. A chaque passage, comme à chaque pas ainsi qu’on sait, potentiellement le dernier, il s’agit de passer comme on dit que le temps passe, passer une épreuve, passer tout court, franchir le pas. Au sens de trépasser, ou juste d’être dépassé. Tel le héros, passe-muraille mis au pas sinon à pied, repassé, descendu…

La bande-annonce de «Skyfall»

Sale temps pour les espions de la reine. La question du passage s'applique à eux au générationnel, ces jours-ci, à l'organigrammatique ; en termes de très mauvaise passe. Trave