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Libération
Critique

«2/Duo», paire de schizos

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Le Japonais Suwa éclaire la relation de couple à la lumière des passions amoureuses.
Premier film de l'auteur de "M/Other" et "Un couple parfait", "2/Duo" a été réalisé en 1997. (DR. )
publié le 30 octobre 2012 à 19h06

Soudain, on comprend pourquoi les postadolescents ont des Klimt et des Schiele scotchés dans leurs chambres depuis 1960. Question de position des membres, comment se lover l’un sur l’autre quand on est amoureux, comment se mettre en tas quand on se déteste un peu ?

2/Duo est le premier film de Nobuhiro Suwa (M/Other, Un couple parfait), resté inédit en France depuis 1997. Yu est vendeuse dans un magasin pour filles, elle tartine du compliment en gloussant toute la journée : «cette robe vous va comme un gant», «le motif est assorti à votre coupe de cheveux»… Le soir, elle retrouve son appartement et Kei, son petit ami, qui ne fait rien - rien que vouloir être acteur en vain. Assez souvent, Kei tape de la monnaie à Yu, disparaît, puis il téléphone. Yu décroche et demande où il est. Kei répond qu'il ne sait pas. Yu dit : «Reviens.»

Jusque-là, c’est l’histoire que chacun a vécue entre 20 et 30 ans à condition de ne pas avoir eu sa carte UMP (sans quoi l’on savait toujours où l’on était). La suite est l’histoire de l’hystérie un peu schizo (d’où le titre) qui rend les passions dangereuses.

Tout part en sucette quand Kei demande Yu en mariage. Dans le cadre serré de leur chambrette branchée (ils écoutent Björk, so 97), la jeune fille se détraque. Puis, c'est au tour de Kei. Et Yu à nouveau, pour finir. Ils organisent des potlatchs de tomates dans l'évier, se jettent sans raison des fringues à la gueule, des coups et aussi