Menu
Libération

Les choix de «Libé»

Article réservé aux abonnés
par
publié le 30 octobre 2012 à 19h06

AMOUR de Michael Haneke 2 h 07.

Amour de qui, de quoi ? Le titre porte en lui une part d'antithèse, comme le film de Haneke, qui appelle «amour» ce qui pourrait ne pas l'être : une baffe, une maladie, une souffrance, un meurtre… Dans l'appartement-tombeau des magnifiques vieillards Riva et Trintignant, le cinéaste referme chaque fenêtre, scelle chaque porte et bouche chaque serrure, laissant la mort à l'œuvre. Avec deux palmes d'or, Haneke nagera-t-il encore plus vite en eaux profondes ?

SKYFALL de Sam Mendes 2 h 23.

Le produit Bond a 50 ans et personne ne semble vouloir l'assumer. Dans un ultime enragement, le marketing bondien tente de renverser l'infamie en atout et le héros en prototype du reengineering humain : admirez mon somptueux lifting, voyez ma vivacité (chimique) retrouvée ! Autant admirer des hanches en plastique… Reste le cas masochiste du poutinien Craig et, surtout celui, autrement plus massif et ambivalent du considérable Javier Bardem.

INTO THE ABYSS de Werner Herzog 1 h 45.

Les profondeurs affreuses de l'âme humaine sont le royaume pessimiste où le cinéaste Werner Herzog excelle. Il regarde cette fois le jeune tueur sans excuses Michael Perry au fond de ses yeux presque enfantins. Trois meurtres gratuits pour une bagnole et une exécution capitale au bout du coul