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Libération
Critique

Silence dans l’Iran !

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«Une famille respectable» mêle petite escroquerie et «grande guerre» irako-iranienne.
publié le 30 octobre 2012 à 19h06

Le film s'ouvre par une scène nocturne en taxi dans des rues dont on sait tout de suite qu'elles sont celles de Téhéran : le passager demande à être conduit à l'aéroport de la ville, et l'autoradio diffuse une chanson en farsi placée «sous le signe de Dieu».

On teste à cette occasion que notre connaissance précaire de la langue iranienne a été construite à l’oreille par la vision des moult films venus d’Iran depuis une vingtaine d’années, et pas seulement ceux d’Abbas Kiarostami. Mais cette familiarité physique est contrariée par un événement trouble : l’enlèvement, puis le tabassage du client du taxi.

Plus tard dans le film, cette énigme résolue servira à démêler un micmac où les désarrois familiaux d’Arash, universitaire vivant en Occident et provisoirement de retour au pays, le disputent à son expérience dudit retour. Arash est au centre d’une escroquerie mettant en scène bien des membres de sa famille, dont son père, son frère et, surtout, son neveu Hamed, gentil jeune homme moderne qui va se révéler fieffé salopard.

Révolution. Le romanesque est là, du côté du suspense policier, même s'il est parfois un rien tortueux. Mais ce qu'on guette dans un film tourné in situ la dictature iranienne, ce sont aussi des informations. De ce point de vue, Une famille respectable est d'autant plus riche qu'ayant fait du flash-back un de ses ressorts dramatiques il exhume des archives nous replongeant au début des années 80, quand la guerre entre l'Irak e