Ce n'est pas d'hier que le Mokélé-Mbembé intéresse les hommes. Depuis le XVIIIe siècle, des générations d'explorateurs ont évoqué l'existence d'une bestiole fabuleuse qui vivrait dans les rivières de la forêt d'Afrique centrale. Les témoignages sont aussi abondants que divergents sur l'allure du monstre : tortue géante, serpent à longues dents et pattes épaisses, crocodile à tête de rhinocéros, brontosaure survivant de la préhistoire doté ou non, selon les versions, d'une corne couleur ivoire…
«Quête». Deux points mettent néanmoins tout le monde d'accord. L'animal est gigantesque et reste d'une discrétion exemplaire, vu que personne n'a été capable de le prendre en photo. Cela n'a pas empêché le Mokélé-Mbembé d'accéder, comme le yeti, Bigfoot ou le dahu, à une forme de célébrité puisqu'il est l'un des sujets de prédilection des cryptozoologues. Une simple recherche sur Google est, sur ce point, révélatrice. Mais que le Mokélé-Mbembé existe ou non importe finalement assez peu pour le film de Marie Voignier. Ce qui intéresse la réalisatrice, et nous avec, n'est pas l'objet mais le désir de la recherche, entièrement représenté par le personnage qui part à la conquête du mythe. En l'occurrence, Michel Ballot, cryptozoologue, qui se rend à intervalles réguliers dans le sud du Cameroun depuis dix ans pour tenter d'apercevoir la bestiole. «Pendant les premières expéditions, je restais des heures sur les rives de la rivière, espérant voir l'animal. C'e