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portrait

Costa-Gavras, fatalement grec

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Signant un film contre la finance, le cinéaste évoque ses rapports contrastés avec une Grèce tôt quittée et aujourd’hui ruinée.
(Bruno Charoy. )
publié le 12 novembre 2012 à 19h06

Au téléphone, il a dit : «Vous ne pouvez pas vous tromper : c'est la maison avec des oliviers.» La précision pouvait surprendre sous le ciel gris de Paris. Mais, une fois poussée la lourde porte cochère de cette petite rue du Ve arrondissement, on les aperçoit tout de suite derrière les grilles d'une petite maison. Des oliviers déploient leurs fines branches vers le ciel. «Regardez leur inclinaison, ils cherchent la lumière…» fait remarquer le maître des lieux, apparu soudain avant même qu'on active la sonnette. On le suit dans un vaste salon lumineux qui s'ouvre sur un second jardin, avec là encore un olivier, encore plus grand. Sur les murs, des tableaux d'Alekos Fassianos et de Yannis Tsarouchis. Des peintres grecs, des oliviers. A priori, le jardin secret de Costa-Gavras semble tourné vers le pays des origines.

«Pas vraiment», conteste-t-il avec une petite moue. «J'avais 19 ans quand j'ai quitté la Grèce. C'est la France, mon pays d'accueil, qui m'a tout donné. Aujourd'hui, j'ai même parfois du mal à écrire le grec.» D'ailleurs, il ne fréquente pas la communauté grecque à Paris.

Costa-Gavras, cinéaste célébré, aura 80 ans en février. C'est peu dire qu'il ne les fait pas avec son allure de gentleman-farmer, habillé casual chic, cultivant ses olives en plein Paris. Demain sort en salles son dernier film, le Capital, qui dénonce le cynisme des maîtres du monde de la finance. Alors, on insiste un peu. N'est-ce pas une all