L'un a été successivement boxeur, romancier, acteur chez Peter Brook. A 38 ans, il signe, avec Rengaine, un premier film bricolo-rageur réalisé sur le fil de neuf années de tournage, révélation du dernier Festival de Cannes. L'autre, de dix-neuf ans son aîné, fut graphiste, critique au Cahiers du cinéma ou clippeur pour Elli et Jacno, entre autres, et son quinzième long métrage, Après mai, sort aujourd'hui auréolé d'un prix du scénario glané à la Mostra de Venise. Rien, a priori, n'apparente l'innocence primitive du cinéma de Rachid Djaïdani au souffle classique qui habite désormais celui, autrement chevronné, d'Olivier Assayas.
Mais sous les dissemblances de surface apparaissent pourtant suffisamment d’échos entre les films pour que germe l’idée de les réunir, le temps d’un dialogue autour de ce qui les rapproche (l’autobiographie, le recours à des comédiens presque tous débutants, l’attention au décor, la peinture de jeunesses qui se cherchent une place encore à inventer dans la société de leur temps, la mise en scène, commune à leurs récits, d’un désir de cinéma…) comme ce qui les distingue (un rapport à la France et à son histoire et, surtout, les positions antipodiques qu’ils tiennent dans la chaîne industrielle du cinéma d’auteur français).
Olivier Assayas : J'ai beaucoup aimé Rengaine. C'est un film qui est contemporain, qui parle d'aujourd'hui, de Paris, qui attrape quelque chose de vrai. Et le cinéma sert à ça. Surtout, j'y trouve un