«Il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark.» C'est le moment ou jamais de ressortir cette vieille scie hamletienne alors que déboule sur nos écrans Royal Affair, évocation d'un épisode de la vie mouvementées des têtes couronnées nordiques. Nous sommes en 1766, la jeune Caroline Mathilde, sœur du roi George III, quitte la verte Angleterre pour le palais de Christiansborg et son mari, Christian VII.
Partouzes. Fraîchement arrivé sur le trône, le monarque se révèle mentalement instable et, sitôt la reine engrossée, il la délaisse et part en tournée européenne. Au cours de son périple, il rencontre Johan Friedrich Struensee, un médecin de province qui devient soudain le thérapeute personnel du roi fou. Struensee est un fin lettré qui a écrit- anonymement - des textes s'inspirant des libres penseurs des Lumières. Dans le film, on voit qu'il s'attache l'amitié de Christian VII non en lui prescrivant de grandes balades dans la campagne pour soigner ses nerfs, mais en l'accompagnant dans des partouzes au bordel.
L’arrivée d’un disciple de Voltaire et Rousseau à la cour danoise donne des palpitations à une aristocratie ultraconservatrice qui tient le pays sous sa coupe, laissant le peuple mijoter dans une misère noire. Nikolaj Arcel, scénariste et réalisateur, montre l’emprise grandissante du médecin sur le roi, qu’il incite à virer le conseil de ses ministres protégeant les seuls intérêts sang bleu pour créer un cabinet réformateur. En 17