Entre Rome, où il a été couronné, et New York, où il repartait mercredi, Larry Clark, de passage à Paris, nous a fait l’amitié d’un entretien express.
L’accueil de Marfa Girl, au festival de Rome et au-delà, vous a-t-il surpris ?
Pas tellement, dans la mesure où je pense que c'est mon meilleur film. Je ne sais pas exactement à quoi ça tient. C'était en tout cas le plus amusant à faire, celui où tout s'est le mieux passé. Avant Marfa Girl, j'ai plutôt des souvenirs de tournage super hard, violents, épuisants. Là, c'était léger, sans règles, heureux… et ça change tout.
Quelle a été votre méthode ?
La structure, ici, ce sont les personnages, leurs affaires sentimentales, personnelles, leurs soucis d’argent. J’ai cherché à inventer le moins de bla-bla possible, je cherchais d’abord à les observer, à les réunir pour voir comment ils fonctionnaient ensemble. J’avais juste écrit 25 pages de scénario avant de me lancer.
Le tournage s’est passé dans quelles conditions ?
Croyez-moi ou pas, mais j’ai été super clean : pas d’alcool, pas d’herbe et pas de drogues. Le plus souvent, j’étais seul sur le set, je préférais maintenir l’équipe technique dans une ville voisine. J’étais libre, autonome, seul avec mes personnages, c’était merveilleux. Une fois, mon producteur a dû s’absenter et a disparu quelque temps du tournage, il est revenu en s’excusant sans cesse. Je lui ai dit que ce n’était pas la peine de culpabiliser, au contraire, c’était très bien comme ça.
Moi, j'étais sobre, mais la nature du film l'est moins… Les premières semaines, ça a un peu picolé sur le plateau, puis j'ai brutalement tout cessé, je suis même devenu végétarien,