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Manuel Chiche, cinéfixe

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Le patron et cofondateur, il y a dix ans, de l’éditeur de films Wild Side est un entêté, comme l’atteste un coffret consacré à «la Nuit du chasseur».
Paris le 04/10/2012 Manuel Chiche COMMANDE N°2012-1347 (Photo Richard Dumas pour Libération)
publié le 22 novembre 2012 à 19h16

Depuis quelques jours, les rayons DVD des grands magasins présentent une belle boîte noire qui fait saliver les plus fétichistes des cinéphiles. L'association des deux termes relève un peu du pléonasme mais, pour le coup, l'engin produit son petit effet. Il s'agit d'un opulent coffret consacré à la Nuit du chasseur, unique film de Charles Laughton, échec cuisant lors de sa sortie en 1955 et objet de culte depuis pour des générations de cinéastes. Avec ce coup d'éclat patrimonial hors normes - près de 2 kilos, un an de travail, exemplaires numérotés et prix salé (70 euros) -, l'éditeur Wild Side a voulu célébrer dignement son dixième anniversaire. «Ce projet vient de loin, sourit Manuel Chiche, patron et fondateur de Wild Side. Ça date de l'époque où j'étais étudiant en cinéma à Censier. Je voulais faire mon mémoire sur le film : mon directeur de thèse était d'accord mais la fac n'avait pas les moyens de me payer le voyage aux Etats-Unis. Alors, j'ai tout envoyé balader.»

Presque trente ans se sont écoulés entre le terme brutal d’une hypothétique carrière universitaire et la sortie de ce coffret un peu givré, mais Chiche n’a pas oublié. Ni rancune ni revanche dans cette affaire, mais une forme d’entêtement caractéristique du personnage. Depuis dix ans, c’est selon ses goûts et tocades que Manuel Chiche choisit les films que la maison d’édition publie. Des goûts forgés à partir d’une érudition baroque où se côtoient Europe, Amérique ou Asie, années 70