Menu
Libération
Critique

Machine à aigrir

Article réservé aux abonnés
Sucre. Où Amélie Poulain devient une speedy dactylo dans les années 50.
publié le 27 novembre 2012 à 19h36

Bardé déjà de tous les labels «triple bisous» des différents circuits de salles, plébiscités par les exploitants en chaleur, prévendus sur un nombre anormalement élevés de territoires étrangers, en rotation promo intense sur tous les plateaux télé depuis quinze jours, Populaire est annoncé comme le succès français de la fin de l'année

Le producteur n'est autre qu'Alain Attal, qui est réputé pour son flair quasi-infaillible (le Concert, les Petits Mouchoirs, Polisse…). Le réalisateur, Régis Roinsard, a, quant à lui, travaillé pour la pub, le clip et a signé quelques courts métrages avant de décrocher un budget de 15 millions d'euros pour son premier long métrage, ce qui est pour le moins inhabituel.

Il faut dire que Populaire, c'est à la fois le triomphe du pitch (une comédie fifties sur une jolie fille qui devient championne du monde de vitesse dactylo) et de l'emballage papier cadeau (de la nostalgie Moulinex, des acteurs habillés-coiffés comme pour un Mad Men à Maubeuge, une sorte de mixte Ozon-Jeunet façon «Amélie Potiche»…), et le tour est joué. Il faut préparer ses esgourdes pour deux heures ininterrompues de cliquetis de machine à écrire frénétiques (une pour les scènes d'entraînement, des dizaines pour les compétitions) et avoir la bassine au bord des lèvres, rapport au gros dosage de sucrerie généralisée qui dégouline du film (bons sentiments, décors en pâte d'amande, sourire fraise Tagada).

Roinsard n’est pas précisément un