Plus qu'à Bob Dylan, comme le fait la publicité du film, c'est à Woody Guthrie qu'il faudrait comparer Violeta Parra. Née dans la pauvreté en 1917, elle se donne pour mission de sauvegarder les traditions populaires menacées avant de composer ses propres chansons. Elle partage avec le père du folk song américain l'engagement politique auprès du Parti communiste, et les deux artistes meurent la même année : elle en février 1967 (suicide), lui en octobre (maladie).
Le beau livre Violeta ma mère, d'Angel Parra (1), inspire Violeta, première fiction (après divers docus) sur la vie de la chanteuse. Sans chronologie, le fils remonte le cours capricieux de la mémoire pour évoquer une femme passionnée et intransigeante, à qui le maquillage faisait horreur, qui se fâchait contre les spectateurs inattentifs lors de ses concerts.
Revolver. Le film d'Andrés Wood, auteur du remarqué Mon Ami Machuca, en 2004, souffre d'une écriture parfois pesante (excès d'images récurrentes). Porté par l'interprétation de Francisca Gavilán, il restitue dans son âpreté le parcours douloureux d'une femme d'exception : la misère de ses origines, l'alcoolisme du père puis du mari, le mépris de l'ordre bourgeois (qui le lui rendait bien), son amour contrarié pour un musicien suisse, son installation dans un chapiteau qui ne fait pas recette. Et enfin le coup de revolver qui la délivre de son mal-être, quelques mois après avoir enregistré une des plus belles c