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Libération

«Tess», le retour

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Cette pièce maîtresse de la filmographie du réalisateur est sortie en salles mercredi remasterisée et en Blu-ray.
publié le 7 décembre 2012 à 19h07

«Un film, c'est le résultat de ce qu'on n'a pas lâché aux autres, un film, c'est un rêve et, pour le matérialiser, chaque jour, chaque plan, il ne faut pas céder devant le producteur, le directeur de production, face aux horaires, devant le cadreur ; à tous les niveaux, il est vrai qu'un grand metteur en scène est celui qui ne cède rien - ou un minimum - à qui que ce soit, parce que tout le monde, à un moment ou à un autre du tournage, a un intérêt contraire à la vision du metteur en scène, que ce soit pour de petites ou de grandes raisons.» Roman Polanski énonce ce credo d'inflexibilité dans le magazine Playboy en 1971. Sept ans plus tard, alors qu'il s'est réinstallé à Paris - toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt américain pour viol sur l'adolescente Samantha Geimer -, le cinéaste s'attaque à un nouveau projet ambitieux. Il s'agit de l'adaptation du Tess d'Urberville de Thomas Hardy, roman anglais de la fin du XIXe siècle. C'est la femme de Polanski, Sharon Tate qui, peu de temps avant d'être assassinée, lui a fait découvrir ce livre qu'elle adorait. Le film lui sera d'ailleurs dédié.

Tess a longtemps été, avec Autant en emporte le vent, l'autre grand projet d'adaptation littéraire de David O'Selznick, qui en avait acheté les droits, mais il est mort avant de pouvoir le mener à bien. En relevant le gant, Polanski, d'une certaine manière, prolonge en France sa période hollywoodienne. Il trouve en Claude Berri - qui