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Libération
Critique

Cure de Sômai à la cinémathèque

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Sensei . Intégrale du réalisateur japonais, trait d’union entre l’âge d’or des studios et la scène indé.
"Love Hotel", 1985. (Cinémathèque française.)
publié le 11 décembre 2012 à 19h06
(mis à jour le 12 décembre 2012 à 10h46)

Jusqu’à l’hommage que lui consacre aujourd’hui la Cinémathèque française, il était plus difficile d’accéder au cinéma de Shinji Sômai (1948-2001) que d’en résumer la substance à quelqu’un qui n’en saurait rien et à qui cette rétrospective intégrale ne peut que réserver quelques somptueuses découvertes. Quoique traversée par presque tous les genres fondamentaux du cinéma japonais, du roman porno à la comédie mafieuse, cette œuvre trop rare n’en est pas moins aisée à réduire à trois traits essentiels.

Funambulisme. D’abord, une attention obsessive aux plus infimes palpitations de la figure totémique de la fiction eighties, l’adolescent, créature motrice de la plupart des treize longs métrages réalisés par Sômai, dont il n’aura eu de cesse d’ausculter les tremblements inquiets et les mues contraintes tout en frôlements avec la mort, jamais tapie très loin alors que l’autorité adulte semble avoir déserté - voir l’innocente écolière bombardée, par un héritage, à la tête d’un gang de yakuzas dans le très étonnant Sailor Suit and Machine Gun (1981), la gamine confrontée au divorce de ses parents dans le superbe mélo fantasmagorique Moving (1993), ou ces potaches retranchés dans leur lycée en proie à la tempête et livrés autant à leurs pulsions dans Typhoon Club (1985), saisissante réplique au Breakfast Club de John Hughes, réa