Menu
Libération
Interview

«Je ne supporte pas les lâches de Hollyfuckingwood»

Article réservé aux abonnés
Séance tenante Larry Clark. Photographe et cinéaste culte, Larry Clark est l’auteur de Kids, Wassup Rockers et du récent Marfa Girl, uniquement distribué sur son site internet. En 2013, il tournera son premier film français, The Smell of Us, sur un script signé avec le jeune poète Mathieu Landais. Photo AP
Larry Clark avec Adam Mediano et Mercedes Maxwell. (DR.)
publié le 11 décembre 2012 à 19h06
(mis à jour le 13 décembre 2012 à 10h41)
La première image ?

Le Champion, avec Kirk Douglas.

Le film ou la séquence que vos parents vous ont empêché de voir ?

Mes parents n’ont jamais fait attention à moi alors la question est discutable.

Une scène fétiche ou qui vous hante ?

Probablement toutes les séquences avec Robert Mitchum dans la Nuit du chasseur. Une personnification de tant de gens que j'ai croisés, des menteurs qui croyaient à leurs conneries, des lâches atteints de folie des grandeurs, des brutes, des rats et des fanatiques religieux qui rampent pour acquérir toujours plus de pouvoirs…

Vous dirigez un remake. Lequel ?

En fait, avec David Reeves, j'ai écrit un remake de Mona Lisa, le film de Neil Jordan, mais je ne voulais vraiment le réaliser que si ce dernier faisait un remake de Kids. Plutôt qu'un remake, je m'inspirais de trois films de trois cinéastes différents (l'Enfant sauvage, de François Truffaut, l'Enigme de Kaspar Hauser, de Werner Herzog, et Théorème, de Pasolini) pour en faire un nouveau, Savage Santo aka El Santo, que j'étais prêt à tourner à Los Angeles.

J’avais tout le casting, les décors, un bureau, une équipe. Je veux dire, on faisait le film, on avait répété et, soudain, notre producteur, Paulo Branco, escroc, menteur… n’avait plus la thune que pourtant il avait juré avoir et on était là, comme des cons, après un an de boulot. Il me doit de l’argent et je sais que je ne le verrai jamais. Il ment avec la même aisance que l’eau qui coule sur le plumage des canards et je ne sais pas si, en France, Paulo Branco est un genre de héros, mais je détiens tous ses mails et je pense