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Libération

Le vice prodigue de la Warner

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Chaleur. La major ressort 17 films tournés entre 1929  et 1934, avant que le puritain «code Hays» ne s’applique sans pitié.
Barbara Stanwyck et Arthur Hohl dans "Babyface" (1933), d'Alfred E. Green. (Warner Bros. )
publié le 11 décembre 2012 à 19h56
(mis à jour le 12 décembre 2012 à 9h55)

«Dieu bénisse nos églises ! Elles exercent leur fonction sacrée en préservant les fondements moraux du peuple. Trahissant ses responsabilités, indifférent à ses obligations, le cinéma reçoit aujourd'hui le prix de son infidélité. L'ère de la misérable indécence est terminée.» C'est avec cet éditorial tout en nuances que le magnat américain de la presse William Randolph Hearst, le modèle du Kane d'Orson Welles, saluait le 8 juillet 1934 l'anathème du cardinal Dougherty de Philadelphie. L'éminence avait appelé les catholiques d'Amérique à boycotter toutes les salles de cinéma du pays. Message reçu cinq sur cinq par les millions de membres de la Legion of Decency, lobby populiste créé pour mener la croisade contre les dirty films d'Hollywood. Message reçu également par les autres Eglises d'Amérique (protestants du Federal Council of Churches, juifs du Central Conference of American Rabbis, entre autres) qui rejoignent la croisade sans réserves.

Cette fois, c’en est bien fini d’un cinéma accusé alors d’incitation permanente à la débauche et à la glorification du crime. A partir de cet été 1934, le fameux code de production, rédigé en 1929 par deux culs-bénits d’Hollywood sous la direction de l’avocat presbytérien William Hays, ne sera plus bafoué par tous les studios qui, dans le même temps, payaient grassement le même Hays pour faire semblant de surveiller le respect des bonnes mœurs dans leurs productions.

Partouze géante. Dans la foulée de cet