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Libération

Une B.O. d’art et déchet

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Vinyle . Trouvée dans une décharge, la musique d’un film érotico-hippie oublié révèle le parcours improbable de son auteur, Jean-Pierre Mirouze, entre ORTF et assassinat de JFK.
publié le 18 décembre 2012 à 19h06
(mis à jour le 19 décembre 2012 à 11h13)

Si les dix dernières années ont consacré le règne des rééditions de bandes originales plus ou moins obscures, il faut bien avouer que les histoires servies avec sont souvent embellies. De grosses lumières rouges se sont pour cette raison allumées autour de l'exhumation de la musique du Mariage collectif, film érotico-hippie de 1971, connue jusqu'ici uniquement par son single Sexopolis, devenu classique du groove à la française pour tous les fouineurs de bacs à vinyles.

Et pourtant, pour une fois, l’histoire de cette résurrection est non seulement vraie, mais dépasse ce que le livret raconte et donne l’occasion de narrer la vie dingue de son auteur oublié, Jean-Pierre Mirouze, entre cinéma, télévision et musique.

Décharge. Tout commence un soir quai d'Issy, à Paris, du côté de la déchetterie qui se trouve sous l'échangeur du périphérique. Les portes de la décharge étant closes, une voiture abandonne ses cartons sur le trottoir, où gisent «trois ou quatre disques, dont un acétate, c'est-à-dire un pressage fait en studio pour démarcher les maisons de disques, raconte Jean-Baptiste Guillot, du label Born Bad, qui édite la bande originale du Mariage collectif. Un type est tombé dessus et a demandé à un de ses potes d'y jeter un œil. Coup de bol, celui-ci a reconnu Sexopolis et, de là, on s'est rendu compte qu'on avait retrouvé la BO entière, qui n'était pas sortie à l'époque parce que le film a fait un flop. Mon trav