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«Sugar Man», âme soul ressuscitée

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Mystique. Un docu part sur les traces du chanteur Sixto Rodriguez, ultrapopulaire dans les années 70 en Afrique du Sud, inconnu chez lui aux Etats-Unis.
Sixto Rodriguez au début des années 70. Le documentaire que lui consacre Malik Bendjelloul comporte quelques zones d'ombre. (D.R.)
publié le 25 décembre 2012 à 21h16

Imaginez-vous assistant au concert d’un musicien qu’on vous a toujours donné pour mort en ne laissant à son public que ses deux albums géniaux pour pleurer. Quelques milliers de Sud-Africains ont vécu cette expérience mystique en 1998, et c’est ce que raconte Sugar Man, réalisé par un Suédois jusqu’ici inconnu : Malik Bendjelloul. C’est un documentaire très réussi, entraînant et solide, sur un artiste complexe ; un film qui fait honneur à sa musique mais qui, tout occupé à construire une histoire parfaite et parfois tire-larmes, multiplie les zones d’ombre et ne dit pas toute la vérité.

Rocambolesques. Sugar Man, c'est-à-dire dealer de cocaïne, est le personnage principal de la chanson la plus connue de Sixto Rodriguez, chanteur américain d'origine mexicaine, né en 1942, dont l'histoire a ressurgi avec la réédition en 2008 de ses disques de 1970 et 1971, enterrés après leur échec commercial aux Etats-Unis (lire ci-contre). Malik Bendjelloul l'a découvert lors d'un voyage en Afrique du Sud, il y a cinq ans, où l'un des plus grands fans de Sixto Rodriguez, Steve Segerman, lui raconte alors la passion de son pays pour ces chansons arrivées selon la légende «dans les valises d'une Américaine», avant d'être adulées comme un appel à la liberté dans une société en plein apartheid.

Rodriguez y chante le sexe (I Wonder), la drogue (Sugar Man), la corruption (The Establishment Blues) mais aussi l'amou