C'est devenu une coutume, presqu'une fatalité. Chaque fois que Quentin Tarantino sort un film, deux événements se produisent. D'une part, des associations se plaignent de l'influence des films violents sur le comportement des personnes sensibles ; d'autre part, Spike Lee fait un esclandre. Avec la sortie américaine, le 25 décembre, de son western Django Unchained (sur les écrans français le 16 janvier), ça n'a pas manqué. Le film (formidable, on y revient bientôt), rythmé sans surprise par quelques mémorables échanges sanglants de coups (de poings, de pieds, de revolver…), a été pris pour cible en raison de sa violence, le tout dans le contexte bouleversé de la tuerie de l'école primaire de Newtown (Connecticut).
Vengeance. En promo, Tarantino a donc été pris à partie à propos du sempiternel débat sur la part de responsabilité des films dans le déclenchement de telles folies. Réponse fourbue du réalisateur : «Il y a de la violence dans le monde et des tragédies se produisent. Blâmez les auteurs de ces crimes. C'est un western, lâchez-moi un peu.» Presque simultanément, deux des principaux acteurs du film étaient eux aussi interrogés sur la problématique. La belle Kerry Washington a répondu qu'il lui semblait plus pertinent de parler de la violence telle qu'elle s'exprime, que des divertissements qui en contiennent, et que, tant qu'on y était, on pouvait aussi évoquer ce qui provoque cette violence, à savoir les injustices sociales. Moins ins