Dans son adresse aux Russes, le soir du 31 décembre, Vladimir Poutine a rappelé que «les miracles arrivent parfois». Gérard Depardieu en sait désormais quelque chose. Défiant toutes les lois naturelles et bureaucratiques, l'acteur français a obtenu en un temps record la citoyenneté russe. Sur oukase personnel du président Poutine.
Tout s'est passé très vite. Le 18 décembre, Depardieu, ulcéré par l'attitude du pouvoir français qui ne «supporte pas la réussite», raconte à ses amis que Poutine lui a déjà envoyé un passeport russe. Le Kremlin dément mollement, mais Poutine, deux jours plus tard, déclare devant un parterre d'un millier de journalistes que si «Gérard [qu'il connaît bien, ndlr] désire un permis de séjour ou un passeport russe, considérons que l'affaire est réglée, et de manière positive», tout en regrettant que les autorités françaises n'aient pas respecté «l'âme sensible du grand artiste qu'est Depardieu».
Comme en témoigne le décret du 3 janvier, Poutine a tenu parole : c’est en vertu de l’article 89 de la Constitution de la Fédération de Russie, qui stipule que le président décide des questions de citoyenneté et de l’octroi de l’asile politique, que Gérard Depardieu est désormais détenteur du passeport rouge. Sinon, pour le commun des mortels, les procédures d’obtention d’un permis de séjour ou d’un passeport prennent, comme dans la plupart des pays, de longs mois, voire des années.
Officiellement, «Gérard» a é