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Libération
Critique

L’amour est dans le prix

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Cougars. L’Autrichien Ulrich Seidl part en vadrouille au Kenya ausculter le tourisme sexuel pour quinquas frustrées.
C'est les mûres à la plage. (DR. )
publié le 8 janvier 2013 à 19h06
(mis à jour le 9 janvier 2013 à 10h25)

Ulrich Seidl est insupportable. Il ne fait rien comme tout le monde, travaille expressément le rebrousse-poil et Paradis : amour en administre une nouvelle démonstration cuisante. En principe, quand un auteur, un artiste, entreprend un film, il évite absolument de traiter un sujet, il préfère raconter une histoire. Seidl, non. Il déclare d'emblée entreprendre une trilogie dont le thème est le paradis et dont le premier volet est consacré à l'amour. Et ce film sur l'amour est en fait le traitement d'un sujet : le tourisme sexuel.

Ce n’est pas pour lui faire violence que l’on tient à rapporter le film à son sujet mais au contraire pour lui rendre hommage : jamais un livre, un reportage, un documentaire ne nous en a autant appris, ne nous a autant informés sur cette forme particulière de la prostitution. Une forme forcément moderne, fruit bâtard de la globalisation, du néo-impérialisme soft occidental et de la trivialité éternelle des rapports de force économiques.

Crudité. Pour incarner avec une relative innocence tant de mauvaise conscience, Teresa est un vecteur idéal : Autrichienne, quinqua, obèse, seule au lit. Sur les conseils d'une amie, elle se paie des vacances au Kenya dans l'espoir ambivalent de se faire sauter et de rencontrer l'amour. Les occasions ne manquent pas : sur la plage, les gigolos abondent, et le filon de la «sugar mama» (Occidentale à pognon) est devenu une activité connexe au tourisme traditionnel, pratiquée quasiment a