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Libération
Récit

«Django unchained», «parodie grotesque» de l'esclavage ?

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Le dernier film de Tarantino, western violent autour d'un ancien esclave devenu chasseur de primes, essuie de nombreuses critiques de la part de la communauté afro-américaine.
Jamie Foxx dans «Django unchained» de Quentin Tarantino. (Photo DR)
publié le 15 janvier 2013 à 17h47

La première salve est venue de Spike Lee, jamais avare d'une controverse. Dans un entretien filmé pour le site web du magazine Vibe, le réalisateur de Brooklyn, un rien méprisant, a précisé qu'il n'irait pas voir le dernier opus de Quentin Tarantino, Django Unchained. «Je ne veux pas en parler parce que je ne vais pas me déplacer», a dit Spike Lee, «la seule chose que je peux dire c'est que ce serait irrespectueux pour mes ancêtres d'aller voir ce film». Quelques jours plus tard, Lee poursuivait son argument sur son compte Twitter. «L'esclavage aux Etats-Unis ne ressemblait pas à un western spaghetti de Sergio Leone. Ce fut un holocauste. Mes ancêtres étaient des esclaves. Volés d'Afrique. Je tiens à leur rendre hommage.»

Depuis, la polémique n'en finit plus d'enfler Outre-Atlantique. Django unchained, sorti aux Etats-Unis le 25 décembre et qui vient d'être nommé pour l'oscar du meilleur film, a donné lieu à des joutes enflammées. Avec un Quentin Tarantino dans le rôle de celui qui est allé trop loin, accusé par une grande partie de la communauté noire d'avoir fait une «parodie grotesque» de l'esclavage. Et défendu par d'autres pour son «irrévérence et son audace» (New York Times). «Django Unchained: un divertissement ou une abomination pour les Africains-Américains?», s'interrogeait récemment la newsletter en ligne The Wrap, toute dédiée à Hollywood. Et le journaliste de relever que tou